Les dégâts collatéraux de la panne de GoogleSamedi 31 janvier 2009, le moteur de recherche a désigné tous les sites indexés comme potentiellement dangereux. Conséquences d'un bug qui aura duré une heure.« Attention l'accès à ce site risque d'endommager votre ordinateur. » Tel est l'avertissement sur lequel sont tombés les internautes après avoir lancé une requête sur Google ce samedi 31 janvier 2009, entre 14h30 et 15h25 GMT (15h30 et 16h25 en France). Pendant 55 minutes, ce message alarmiste s'est affiché non pas sur l'une des adresses remontées par le moteur de recherche, mais sur toutes les réponses.
Non, la Toile mondiale n'a pas subi d'attaque massive ! C'est tout simplement Google qui en raison d'une « erreur humaine » a bogué. Un tel pataquès que les internautes étaient dans l'impossibilité de se connecter au site de leur choix en cliquant sur les liens affichés par le moteur de recherche.
L'erreur rapidement reconnue et corrigée par l'américain n'a pourtant pas été sans conséquence pour les sites Internet. En termes d'audience notamment. L'Amsterdam Internet Exchange, la bourse qui permet aux fournisseurs d'accès à Internet d'échanger leur trafic a noté une baisse dans la consommation de la bande passante pendant le bug. Les internautes semblant bizarrement ne pas s'être tournés vers un autre moteur de recherche.
90 % de baisse en 30 minutesAT Internet Institute (anciennement Xiti) note quant à lui une « quasi-absence de visites depuis Google entre 15h29 et 16h20 », sur les quelque 32 000 sites que le spécialiste de l'audience audite en permanence. Ainsi pour cent visites en provenance de Google enregistrées à 15 heures, l'institut n'en dénombre plus que quatre-vingt quinze à 15h29. Puis seulement neuf à 15h59. Soit une chute de 90 % en trente minutes.
Nombre de sites marchands ou éditoriaux ont ainsi pu constater le phénomène. Mais rares sont ceux à en témoigner. « Nous avons enregistré une baisse de trafic de 20 % pendant cette période. Dès 16h30, notre trafic revenait à la normale et cela n'a pas eu d'impact sur notre chiffre d'affaires, insiste Yannick Simon, directeur général adjoint de RueDuCommerce. Le bug de Google n'a pas uniquement touché RueduCommerce mais l'ensemble des sites marchands dont le trafic provient principalement des moteurs de comparaison de prix. » Ces auxiliaires de vente redirigent en effet les consommateurs potentiels vers les cybermarchands à partir des moteurs de recherche.
Chez PriceMinister, la défaillance du numéro un des moteurs de recherche n'est pas non plus passée inaperçue. « Nous avons vu une très forte baisse de trafic en provenance de Google entre 15h30 et 16h30 ce samedi, convient Pierre Kosciusko-Morizet, PDG du site marchand. Mais cela a peu touché notre activité dont l'essentiel du trafic arrive en direct car il s'agit de visites "récurrentes" (vendeurs qui confirment confirmer une vente, acheteurs qui notent le vendeur ou viennent suite à une alerte prix). »
Une erreur qui met en péril l'activité principale de Google01net. n'a pas échappé à la règle. Pendant ces cinquante-cinq minutes, les équipes techniques ont noté une baisse de 30 % des visites sur l'ensemble du site, avec un impact plus particulier sur les forums dont l'audience provient majoritairement des moteurs de recherche. Un bug plus que gênant quand on sait que Google détient une part de marché de plus de 70 % du search.
« Il est en effet relativement inquiétant de se dire qu'une seule erreur humaine puisse venir mettre en péril l'activité centrale de Google, activité a priori la plus sécurisée. Espérons que celui-ci tire les conséquences de ce fâcheux bug pour mieux lutter contre ses propres failles ou que le marché prenne réellement conscience des limites d'une telle situation monopolistique », conclut AT Internet Institute dans un communiqué.
Les dessous du bugEn cliquant sur une adresse depuis la page de résultats de Google, les internautes étaient détournés vers une autre URL où deux possibilités leur étaient offertes : « accédez à la page précédente et sélectionnez un autre résultat » ou « modifiez votre recherche pour trouver ce que vous cherchez ». Pour passer outre, l'utilisateur n'avait d'autre choix que de copier-coller directement l'adresse du site dans la fenêtre de son navigateur.
Quelques heures après ce cafouillage, Google faisait son mea culpa sur son blog. Il explique cette bévue par une erreur de manipulation dans la liste noire de sites qu'il considère comme corrompus.
« Nous faisons des mises à jour automatiques et manuelles de cette liste et venions justement de réaliser l'une d'elles », justifie en ligne Marissa Mayer, vice-présidente de la recherche.
Malheureusement un des employés y a entré un « / » comme valeur. Etant donné que toutes les URL des sites Web contiennent des « / », c'est toute la Toile qui s'est retrouvée d'un coup blacklistée par Google.
Moi je dis :