Les photos retouchées bientôt dénoncées?Une proposition de loi vise à rendre obligatoire la mention "photographie retouchée" sur les images corporelles modifiées à l'aide d'un logiciel informatique. L'objectif: lutter contre l'incitation à l'anorexie.
Publicités, emballages, magazines... Les images "photoshopées" sont partout. Une proposition de loi déposée le 15 septembre par une quarantaine de députés envisage d'accoler la mention "photographie retouchée afin de modifier l'apparence corporelle d'une personne" à chaque cliché ayant été modifié informatiquement.
Montage de la publicité Dove: à gauche, la mannequin au naturel, à droite, la mannequin après retouche informatique.
Montage de la publicité Dove: à gauche, la mannequin au naturel, à droite, la mannequin après retouche informatique.
Grâce aux logiciels de retouche, les sourires sont ultrabright, les hommes deviennent super musclor et les femmes des sex-symbol aux courbes parfaites et à la chevelure de rêve. Un leurre auquel le consommateur tend à croire. Allant même jusqu'à s'y identifier. Les jeunes filles notamment se lancent dans une course à la ressemblance avec ces icônes couchées sur papier glacé, au risque de tomber dans l'anorexie. Dérives que le gouvernement dénonce.
37 500 euros d'amende
En 2007, chez nos voisins italiens, c'est le photographe Oliviero Toscani qui s'y était attelé en shootant, nue, une comédienne française pesant 30 kg, dans le cadre d'une campagne de lutte contre l'anorexie sponsorisée par la marque de vêtements Nolita.
Caro, actrice française anorexique, a accepté de poser nue sous l'objectif d'Oliviera Toscani pour dénoncer le trouble alimentaire dont elle est victime.
La proposition de loi relative aux photographies d'images corporelles retouchées prévoit, en cas de non-aposition de la mention, une amende de 37 500 euros, "montant pouvant être porté à 50% des dépenses consacrées à la publicité".
Reste à savoir dans quel code introduire cette proposition de loi. Dans celui de la consommation? Un mannequin retouché dans une publicité pour une voiture ne constitue pas une tromperie sur les qualités du produit. Le but n'est pas de protéger le consommateur mais de lutter contre la diffusion d'une représentation erronée de l'image du corps. Dans le code de la santé publique? C'est la solution retenue par les députés. L'objectif de la proposition de loi étant de santé publique, le chapitre III du code serait renommé "Alimentation, représentation du corps, publicité et promotion" et complété.
Plusieurs fois par le passé, marques et personnalités se sont mobilisées pour dénoncer ces photographies retouchées, Dove en tête. Son mini-clip "Dove evolution", diffusé le 6 octobre 2006 sur You Tube, a fait le tour de la planète.
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