Guerre de la bwanane

L'Equateur relance la guerre de la bwanane

Quatorze ans de combats et toujours pas d’armistice en vue dans le dossier de la banane : l’Equateur, le premier producteur mondial, fait de nouveau appel aux juges de l’Organisation mondiale du commerce pour exiger une plus grande ouverture du marché européen. Le nouveau règlement mis en place au premier janvier 2006 par l’Union est encore trop protectionniste de son point de vue. Il offre aux producteurs latino- américains un accès total moyennant une taxe de 176 euros par tonne, une façon de protéger la production communautaire et celle des pays ACP auxquels on réserve un contingent de 750 000 tonnes libre de droit.

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Une banane pesant environ 10g par centimètre, cela fait 176€ pour 1km de bwanane en taxe, soit pour une bwanane de 25cm la modique somme de 0,044€ par bwanane, Guerre de la bwanane 731808

sachant que du coup la banane sud-américaine n’est plus contingentée, le volume importé en Europe a augmenté de 8% depuis le début de l’année. Le pire est à venir, selon l’économiste Denis Loeillet (*), l’effritement actuel n’est qu’une répétition générale d’une chute attendue au début de l’année prochaine, au moment où tous les pays producteurs seront de retour sur le marché. «Ce n’est pas avec des prix bas qu’on développe la consommation, cette réforme n’aboutit qu’à la dévalorisation complète de la filière» déplore Denis Loeillet. Mais ce n’est pas fini: les latino-américains pourraient bien se montrer plus gourmands encore et demander à l’OMC une baisse supplémentaire des droits de douane. Les producteurs des pays ACP et des régions d’outre-mer souffrent de cette ouverture du marché et surtout de la guerre totale qu’elle a engendrées entre les grandes multinationales.

Tout est permis pour décrocher les plus grandes parts du marché européen. On a vu ainsi cet été les exportations diminuer vers les Etats-Unis alors que celles destinées aux pays de l’Union augmentaient. Les producteurs des pays ACP comme ceux des régions ultramarines qui fournissent encore 20% de la banane dégustée en Europe ne restent pas les bras croisés. A Bruxelles les producteurs ultramarins ont obtenu une enveloppe annuelle de 280 millions d’euros qui sera gérée par les régions; par ailleurs l’union faisant la force, les Antillais ont rejoint les pays ACP au Conseil supérieur des importateurs de banane, pour mieux défendre leurs intérêts auprès des gouvernements. Pour l’instant, tous se demandent comment diminuer leurs coûts de production pour rester dans la course, sachant qu’au prix actuel, même les latinos ne gagnent pas assez d’argent.