Les tests ADN qu’avait réclamés A.K., agent de sécurité à Istanbul (Turquie), pour vérifier qu’il était bien le père de ses jumeaux de 3 ans, ont fait de lui le cocu le plus célèbre du moment.
L’homme, identifié par ses seules initiales dans la presse de son pays, a eu l’incroyable surprise d’apprendre qu’il était le père… d’un seul de ses fils.
Le quotidien « Sabah », qui a révélé l’infortune du mari, précise que les tests biologiques ont établi avec une certitude de 99,9 % cette demi-paternité. Des résultats confirmés par un autre laboratoire, à la demande du tribunal chargé du divorce de cet homme.
Selon l’article, la mère entretenait une relation avec un homme, avant d’être obligée, par sa famille, de se marier avec A.K. Sur le plan scientifique, il s’agit d’une super-fécondation, un phénomène rare chez les humains qui sont une espèce mono-ovulaire (un seul ovule par cycle menstruel), explique Jacqueline Mandelbaum, responsable du service de biologie de la reproduction à l’hôpital Tenon. « Sinon, ironise-t-elle, nous aurions des portées d’enfants comme d’autres espèces. »
La spécialiste explique ce qui a bien pu se passer dans les entrailles de cette femme. « Ce cycle-là, elle a eu 2 follicules au lieu d’un. Ça arrive, c’est le mécanisme des faux jumeaux. » En fait, en temps normal, chaque femme débute son cycle avec une dizaine de follicules.
Au fil des jours, tous vont dégénérer sauf un, le follicule dominant, celui qui va ovuler le 14 e jour. « Mais parfois, explique le docteur Mandelbaum, ce mécanisme est battu en brèche. Deux follicules arrivent en même temps à maturité. Ils tiennent tous les deux le coup, sont tous les deux dominants.
Il y a deux ovulations. » Quid du timing de cette double fécondation ? « En principe, les deux follicules ont dû ovuler à peu près en même temps, ou avec un léger décalage. » Mais si les ovulations sont quasi simultanées, les rapports sexuels avec les deux hommes ont pu avoir lieu à plusieurs jours d’intervalle. « L’ovule ne peut vivre que vingt-quatre heures, mais les spermatozoïdes, eux, peuvent survivre quatre ou cinq jours dans l’appareil génital féminin », explique le médecin. La mère des jumeaux a donc très bien pu avoir des rapports avec ses deux partenaires à plusieurs jours d’intervalle, un spermatozoïde de l’amant a fécondé un ovule, et celui de l’époux, l’autre. Cette histoire a un triste dénouement : A.K. a décidé de conserver la garde de son enfant biologique, et l’autre serait placé dans une institution.
Quant à la mère, ayant reçu des menaces de mort de ses parents et de ceux de son mari, elle a obtenu une injonction du tribunal leur interdisant de s’approcher à moins de 500 m de son domicile.
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